Agriculture biologique La mixité caractérise l’organisation de la filière Bio

A l'Est, biologique rime avec bucolique (© Terre-net Média)

Imaginer que la filière « Bio » regroupe des exploitations « 100 % bio » intégrées dans des circuits de distribution, de transformation et de commercialisations qui leur sont propres est illusoire. Encore marginale au regard de l’agroalimentaire conventionnelle, elle n’a pas en effet pas les capacités de se structurer de la sorte. De toute façon, le problème ne se pose pas ainsi car l’émergence de l’agriculture biologique et de la filière associée ressort en partie de la volonté de groupes industriels et économiques qui ont mis des moyens pour assurer son essor et dégager sur ce créneau des profits. Les petits paysans isolés bio sont minoritaires. L’agriculture bio est souvent, à travers le monde, une occasion d’organiser des réseaux ou de s’associer à ceux qui existent.

Selon Déméter 2011, le développement de la filière bio repose sur un maillage d’exploitations mixtes, en partie en bio et en partie en conventionnel.

Ces exploitations mixtes sont pour certaines en phase de transition alors que pour d’autres, elles résultent de prises de décisions bien réfléchies (choix stratégiques).

Combiner des circuits courts et des circuits longs constitue une autre forme de mixité de la filière bio, touchant à la mise en marché et parfois articulée à la mixité des productions.

La mixité se traduit aussi, à travers l’organisation de producteurs bio qui choisissent de ne produire que quelques produits mais qui se regroupent pour les commercialiser afin de proposer une gamme de marchandises étendue aux consommateurs toute l’année.

Palier des déficiences de maillage
de territoires par les opérateurs biologiques

 «Les dynamiques de re-spécialisation partielle s’accompagnent souvent d’un changement de conception sur la bonne ou la juste manière de travailler en Agriculture biologique. Les producteurs

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qui avaient démarré avec un idéal de production à petite échelle, diversifiée, écologique et reposant sur des circuits courts reforment au fil du temps une éthique de la bio mettant davantage en les idées de rationalité écologique (livrer des petits volumes à de nombreux clients n’est pas toujours écologiquement rationnel) et d’accessibilité (produire au meilleur cout pour offrir à plus de gens la possibilité de se nourrir sainement à des prix raisonnables) », notent les auteurs du chapitre de Déméter 2011 consacré à l’agriculture biologique.

Enfin, les formes de mixité bio/conventionnel se rencontrent aussi pour palier des déficiences de maillage de territoires par les opérateurs biologiques ou en raison de leurs faibles capacités. L’agriculture bio peut aussi s’appuyer sur des structures conventionnelles (coopératives, industriels) en les incitant à s’ouvrir à la production biologique.